OTAGES NIGERIA : nouveau rapt massif par Boko Haram dans le Nord
Des habitants de Doron Baga, un village isolé du nord-est du Nigeria, affirment que des membres de la secte islamiste Boko Haram ont kidnappé plusieurs dizaines de garçons et d’hommes après une attaque qui remonte au 10 août. Dans ce village de pêcheurs sur la rive du lac Tchad, les islamistes ont brûlé plusieurs habitations et tué six hommes, selon des témoins interrogés par des agences de presse.
EMMENÉS « DE FORCE SUR DES BATEAUX »
« Ils n’ont laissé aucun homme, aucun garçon, seulement les jeunes enfants, les filles et les femmes », a raconté Halima Adamu, qui a gagné Maiduguri, la principale ville du nord-est du Nigeria, au prix d’un voyage épuisant de 180 kilomètres à l’arrière d’un camion. Selon cette femme témoin de l’attaque, les hommes enlevés, une centaine environn ont entre 15 et 30 ans. Ils ont été emmenés « de force sur des bateaux à moteur jusqu’au Tchad », a-t-elle ajouté.
Une autre femme a dit craindre que les hommes enlevés ne servent de « fantassins » aux extrémistes. Une troisième habitante a certifié que des jeunes filles et des femmes avaient aussi été enlevées.
Les témoins ont aussi rapporté qu’une force multinationale composée de soldats nigérians, tchadiens et nigériens était intervenue dans la zone le 12 août pour combattre les islamistes. Ces militaires auraient réussi à libérer une vingtaine de leurs prisonniers. L’information n’a cependant pas pu être confirmée par un responsable de l’armée. La plupart auraient été libérés depuis, selon Associated Press, qui cite un responsable de la sécurité nigériane anonyme.
Nigéria : ils ont dû creuser leur propre tombe
Des images terribles où on peut voir notamment des hommes contraints de creuser leur propre fosse communes. Sur la foi de cette vidéo Amnesty international accuse l’armée nigériane de ’violations massives des droits de l’Homme’ Makmid Kamara, Amnesty International Nigeria : ’Nous pensons que les gens sur cette vidéo sont des officiers nigérians ainsi que des membres des milices de la JTF Force opérationnelle interarmées civile. Nous appelons les autorités nigérianes à ordonner une enquête immédiate et indépendante pour trouver les responsables et les juger dans un procès équitable.’ Pour l’armée la plupart des scènes décrites dans ces vidéos sont étrangères à leur opération. Makmid Kamara : ’La situation dans le nord est du Nigéria directement liée aux activités de Boko Haram et à la réponse armée des militaires nigérians a empiré. Les habitants de la région ne peuvent désormais plus se sentir en sécurité.’ Une vidéo montre par ailleurs les conséquences d’un raid de Boko Haram sur un village, où le groupe armé a tué près de 100 personnes et détruit de nombreuses habitations. D’après Amnesty, plus de 4.000 personnes ont été tuées depuis le début de l’année dans le conflit opposant l’armée nigériane et Boko Haram.
Le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun ont créé au cours de l’été une force commune pour lutter contre Boko Haram, considérée comme une menace croissante pour l’ensemble de la région. Chacun de ces pays s’est engagé à fournir sept cents hommes pour constituer cette armée. Les quatre pays, dont les frontières se rejoignent au lac Tchad, secteur où est basée la secte islamiste, ont déjà mis en place un partage du renseignement et des mesures de coordination de la sécurité aux frontières.
Lire notre reportage au cur du territoire des islamistes : Boko Haram : les monstres de Maiduguri