OTAGE FRANCAIS EN SOMALIE : Trois ans de détention pour un agent de la DGSE
Depuis trois ans, Denis Allex, agent français de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), est retenu en otage en Somalie après avoir été enlevé le 14 juillet 2009, à Mogadiscio, par des insurgés islamistes somaliens.
Si l’on excepte la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, retenue pendant plus de six ans dans la jungle colombienne par la guérilla des Farc, Denis Allex approche la durée record de détention des diplomates Marcel Carton et Marcel Fontaine, gardés trois ans, un mois et treize jours au Liban par le Hezbollah. Les autorités françaises et la DGSE restent très discrètes sur cet agent, considéré comme « très solide », et les efforts entrepris pour tenter de le faire libérer.
La situation de l’otage est « difficile »
En juillet 2011, Gérard Longuet, alors ministre de la Défense, avait déclaré que la situation de Denis Allex était difficile à appréhender. « On a du mal à avoir les bons interlocuteurs » et « il y a un vrai problème technique en Somalie », avait-il reconnu. A la question de savoir si les autorités françaises détenaient des preuves que cet agent était toujours en vie, le ministre de la Défense avait répondu : « Oui, suffisamment récentes pour continuer à chercher avec obstination une solution ». La situation de l’otage est « difficile », dira-il quatre mois plus tard.
La DGSE a reçu le 6 décembre 2010 « une preuve de vie » de son agent mais sans que ses ravisseurs ne donnent de détail sur son état de santé, sur sa localisation ou sur ses conditions de détention. Cette « preuve de vie » avait alors pris la forme d’une réponse de l’otage à une question personnelle, posée par l’intermédiaire de ses ravisseurs. Denis Allex toujours vivant
Depuis octobre 2011, aucune déclaration officielle n’a été faite sur ce sujet mais on sait, de source proche du dossier, que Denis Allex, est toujours vivant. Son épouse, mère de famille et qui veut préserver son anonymat, « tient le coup » et a déjà été reçue par l’ex-président Nicolas Sarkozy et le nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Le 2 avril 2012, le patron de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, avait déclaré, lors du 30e anniversaire de la création de la DGSE : « Je voudrais tant que notre collègue Denis Allex nous entende, qu’il sache que nous ne cessons de penser à lui et que nous l’attendons avec impatience. » Comme pour les six autres otages français à l’étranger (Niger et Mali), une cellule spéciale est chargée de suivre la rétention de l’agent français. La recherche d’otages « coûte beaucoup d’argent »
La recherche d’otages « coûte beaucoup d’argent car la DGSE mobilise des moyens humains considérables. C’est très coûteux, indépendamment de l’échange financier sur lequel je n’ai pas d’informations », avait expliqué en juillet 2011 Gérard Longuet, en référence à une possible rançon versée par la France pour la libération en Afghanistan, le 29 juin 2011, des deux journalistes de France 3, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé avait alors assuré que la France ne versait pas de rançon.
Denis Allex a été enlevé par un groupe islamiste le 14 juillet 2009 à Mogadiscio. Un de ses collègues de la DGSE, enlevé le même jour en sa compagnie, avait réussi à recouvrer la liberté fin août 2009. Selon le gouvernement français, ces deux agents avaient pour mission de former des éléments de la police et la garde présidentielle. Les insurgés islamistes somaliens Shebab affirment qu’ils étaient censés réunir des renseignements pour la France au profit des « forces de la croisade » en Somalie.
Avec AFP