OTAGES COLOMBIE : expulsion de toute société qui payera des rançons
La Colombie souhaite frapper fort face aux groupes armés illégaux qui tentent d’imposer leur loi sur le territoire. Jeudi, son Président, Juan Manuel Santos ainsi fermement averti que son pays expulsera toute multinationale présente sur son sol qui verserait une rançon en échange de la libération d’employés pris en otage.
"Je souhaite lancer un avertissement très clair : toute entreprise qui paye un seul peso à l’un de ces bandits devra quitter le pays", a ainsi déclaré M. Santos, au cours d’une cérémonie publique.
Des propos qui interviennent deux jours après la libération de 22 des 23 employés d’un sous-traitant du pétrolier canadien Talisman et du colombien Ecopetrol. Ces derniers avaient enlevés moins de 24 heures plus tôt dans l’est de la Colombie. Certains d’entre eux ont affirmé que leur compagnie avait versé une rançon.
Selon le gouverneur de la région concernée, Juan Carlos Avila, y opère notamment le Front 16 de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ainsi que des bandes criminelles
Précisons par ailleurs qu’en début de semaine, six anciens otages de la guérilla des Farc ont demandé à l’Etat colombien de les indemniser pour le tort psychologique et la perte de revenus entraînés par leur enlèvement, estimant que l’Etat avait failli à sa mission en n’assurant pas convenablement leur protection. Montant des sommes demandées : la bagatelle de 20 millions de dollars.
L’ancien gouverneur du département de Meta, Alan Jara, a déposé quant à lui une demande atteignant 4,2 millions de dollars après presque huit ans d’enlèvement. Pour argumenter sa démarche, l’ex-otage fait état de dommages d’ordre "moral, physiologique et matériel" et estime que l’Etat colombien est responsable "par son action et ses omissions".
En retour, le ministre de l’Intérieur et de la justice German Vargas a déclaré qu’il estimait que les plaintes n’étaient pas fondées, promettant de défendre "l’intérêt de tous les Colombiens".