OTAGES NIGER : les otages Français enlevés à leurs domiciles
Sept personnes travaillant pour les groupes français Areva et Sogea-Satom ont été enlevées ce jeudi matin au Niger. Deux sont salariés d’Areva, les cinq autres travaillent pour l’entreprise Satom que sous-traite Areva sur le site minier d’Arlit, à près de 1000 km au nord de Niamey.
Les sept captifs - cinq Français, un Togolais et un Malgache, selon les autorités françaises et nigériennes - ont été kidnappés dans la nuit de mercredi à jeudi à leurs domiciles respectifs d’Arlit, au nord du Niger, ont précisé Areva et Vinci. Une porte-parole du groupe nucléaire public a affirmé que le salarié d’Areva et son épouse avaient eux aussi été enlevés "dans leur habitation à Arlit". Des informations qui contredisent une première version donnée par une source sécuritaire nigérienne, selon laquelle les sept personnes étaient "sortis sans escorte et ont été surpris par un groupe de ravisseurs enturbannés".
Bernard Valero, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a précisé, lors d’une conférence de presse donnée à 12h30 ce jeudi, que "tous les services de l’Etat sont pleinement mobilisés, notamment le centre de crise du ministère des Affaires étrangères ainsi que notre ambassade à Niamey." Le porte-parole a en revanche refusé de répondre à des questions sur les conditions dans lesquelles les personnes ont été enlevées et sur les mesures de protection des Français dans le pays qui avaient été renforcées en juillet.
"Un certain nombre de dispositions ont été prises, aussi bien militaires que policières, pour rapidement rechercher les victimes ainsi que les auteurs de l’enlèvement sans pour autant compromettre la vie des otages", a déclaré le porte-parole du gouvernement nigérien Laouali Dan Dah.
Les auteurs non identifiés D’après le porte-parole du gouvernement nigérien, Laouali Dan Sah, les sept étrangers ont été capturés vers 02h00 heure locale par "un groupe armé" qui comprendrait de sept à une trentaine de personnes, selon les sources. Alors que l’ombre d’ Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) semble planer derrière cet enlèvement, le président de la République Nicolas Sarkozy a déclaré jeudi soir que les auteurs de l’enlèvement n’étaient pas identifiés. "Ces enlèvements ont eu lieu dans la nuit et se sont déroulés à deux endroits différents dans la ville d’Arlit. A la minute où je vous parle, les auteurs de ces enlèvements ne sont pas identifiés, nous n’avons pas de certitude", a -t-il précisé.
Les menaces du groupe Aqmi, notamment sur les ressortissants et les intérêts français sur place, ont pris une nouvelle dimension à l’annonce, le 26 juillet dernier de la mort de l’otage français Michel Germaneau. Ce retraité de 78 ans avait été enlevé dans le nord du Niger le 19 avril dernier avec son chauffeur algérien. Après avoir relâché ce dernier, le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique avait revendiqué l’enlèvement le 6 mai.
Le ministère des Affaires étrangère avait renouvelé, le 31 août dernier, son appel à la prudence concernant les déplacements dans le Sahel. Déconseillant même vivement, sauf motif impérieux, notamment d’ordre professionnel, de se rendre au Niger au nord d’une ligne reliant Téra - Dargol - Gotheye - Karma - Gouba - Hamdallay - Dantiandou - Birnin Gaouré - Dosso - Guéchéme (correspondant à la zone rouge sur la carte publiée ci-dessous).
"Les menaces d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) contre les ressortissants français doivent être prises très au sérieux", précisait le quai d’Orsay.