Quatre Français aux mains d’Aqmi depuis un an
Enlevés sur un site minier dans le nord du Niger, ils sont toujours aux mains d’Al-Qaida au Maghreb Islamique. Trois autres otages avaient été libérés en février. Encore quatre otages
Dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010, sept expatriés ont été enlevés sur le site minier d’Arlit, au Niger. Un enlèvement revendiqué par Al-Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) qui a demandé, en échange de leur libération, le retrait des troupes françaises d’Afghanistan puis 90 millions d’euros.
Françoise Larribe (Française), Jean-Claude Rakotoarilalao (Malgache) et Alex Awando (Togolais) ont été libérés le 24 février. Quatre Français restent aux mains d’Aqmi : Daniel Larribe, 59 ans, ingénieur d’Areva ; Thierry Dol, ingénieur de 29 ans pour un sous-traitant d’Areva, originaire de la Martinique ; Pierre Legrand, 26 ans, originaire de Couffé, en Loire-Atlantique, qui travaille pour une filiale de Vinci, et Marc Ferret, 43 ans, un salarié du groupe Vinci au Niger qui réside à Madagascar.
La dernière preuve de vie, une vidéo des quatre otages, remonte à avril. Fin août, un négociateur nigérien a assuré que les otages se portaient bien.
La menace Aqmi
Depuis 2009, Aqmi multiplie les prises d’otages : celui du Français Pierre Camatte (libéré en 2010) puis celui de Michel Germaneau, dont l’assassinat sera revendiqué le 25 juillet 2010, après l’échec d’un raid franco-mauritanien en vue de le libérer. L’enlèvement des sept expatriés d’Arlit a été suivi par un autre coup de main d’Aqmi : le 7 janvier, un commando a enlevé Vincent Delory et Antoine de Léocour, deux jeunes Français à Niamey même. Pris en chasse par l’armée nigérienne et les forces spéciales françaises, interceptés le jour suivant au Mali, les ravisseurs ont exécuté un de leurs otages, l’autre périssant dans des circonstances encore mal précisées.
Protéger Arlit
La mine d’uranium d’Arlit est exploitée par Areva qui fait assurer la sécurité de ses personnels par l’armée nigérienne en vertu d’un accord de mai 2008. Lors du rapt, environ 350 soldats patrouillaient dans le secteur d’Arlit. Areva avait aussi signé un contrat avec la société française Épée, dirigée par un ancien colonel de la Légion, Jacques Hogard. Une petite équipe de « coordinateurs locaux de protection » était chargée de faire le lien avec l’armée nigérienne et de faire du renseignement.
À cause des carences sécuritaires mises en évidence en septembre 2010, le directeur de la protection d’Areva, l’amiral d’Arbonneau, a été remercié et remplacé par le général Chereau, ex-numéro 2 du renseignement militaire. Le contrat avec Épée a été renouvelé le 29 septembre pour trois ans. Toutefois, Areva serait tenté de changer de prestataire de sécurité et de réduire la facture à 2,5 millions d’euros par an. Épée, qui vient de créer une filiale : ESEI Niger, rappelle que le contrat court encore sur deux ans.