OTAGE AFGHANISTAN : Pierre Borghi, l’autre otage qui a réussi à s’évader
ÉVASION - A l’heure où l’ex-otage au Nigeria Francis Collomp rentre en France, toutes les questions se cristallisent sur la manière dont cet ingénieur a réussi à s’échapper. Quelques mois plus tôt, un autre otage français, Pierre Borghi, retenu en Afghanistan pendant 131 jours est parvenu à échapper à ses ravisseurs.
L’évasion miraculeuse de Francis Collomp doit assurément lui rappeler la sienne. Le 7 avril dernier, Pierre Borghi, un photographe indépendant passionné d’Afghanistan enlevé à Kaboul 131 jours plus tôt, réussit à échapper à ses ravisseurs. Trois semaines plus tard, il raconte à RTL son improbable évasion, durant laquelle, la peur au ventre, il pense en permanence à la mort et au " sale quart d’heure " qu’il passera s’il se fait rattraper.
" Mettre les voiles "
Cet Isérois de 29 ans s’était déjà rendu en Afghanistan et décide de revenir pour s’installer dans le pays le 18 novembre 2012. Quelques jours après, alors que le photographe se trouve " dans un des quartiers les plus fréquentables" de Kaboul, quatre hommes armés le kidnappent. Pierre Borghi restera 131 jours enfermé dans une grange dans la province du Wardak (centre). Ses conditions de détention sont difficiles au début car il ne mange qu’"une fois tous les deux jours". Ses ravisseurs tentent de négocier sa libération avec la France où le Quai d’Orsay décide de tenir secret la prise d’otage.
Le 28 mars, les ravisseurs de Pierre Borghi tournent une nouvelle vidéo et le menacent : si la France ne verse pas de rançon, ils le tueront. Le photographe confie " penser à la mort" et avoir décidé ce jour-là "de mettre les voiles " . " Je m’évade, je sors du trou. Je passe par une petite fenêtre de la grange, tellement étroite que si je n’avais pas eu ce régime spécial minceur les semaines précédentes, je n’aurais pas pu passer à travers " . Pierre Borghi marche sans s’arrêter dans la campagne afghane, passe sous les barbelés des points de contrôle des talibans et atteint un poste de police, enfin. Il sera ensuite rapatrié à Kaboul puis en France. Un dénouement heureux pour Pierre Borghi, de même que Francis Collomp, qui éclipse les tentatives non fructueuses des autres otages qui ont tenté de s’évader.