OTAGES CAMEROUN : Amerigo Vespucci : Fin de la prise d’otages
Après une période particulièrement difficile pour les familles qui a duré plus de 19 jours, l’état-major de crise de Jan De Nul Group est ravi qu’il peut confirmer la libération et la bonne santé des deux L’attaque qui s’est produite il y a trois semaines sur un navire de la société Jan De Nul Group au Cameroun ne relèverait pas d’un acte de terrorisme. Quant au déroulement des négociations : aucun responsable ne souhaite communiquer.
De notre journaliste Olivier Landini
Le 12 septembre, on apprenait qu’un bateau appartenant à l’entreprise Jan De Nul Group- société dont le siège se trouve au Luxembourg- avait été attaqué par une bande armée dans le port de Douala au Cameroun. Deux membres d’équipage de l’Amerigo Vespucci, bateau sous pavillon luxembourgeois, y avaient notamment été enlevés. Une prise d’otages qui aura duré au final 19 jours.
Le ministère de l’Économie et du Commerce extérieur annonçait vendredi en effet que les deux hommes- un ressortissant croate et un ressortissant philippin- avaient été libérés la veille sains et saufs après plusieurs jours de négociations entre le groupe Jan de Nul et les ravisseurs. Les autorités luxembourgeoises sont intervenues directement dans ce dossier en mettant en contact la société avec les différentes autorités concernées notamment camerounaises. « Nous avons joué un rôle de catalyseur, de facilitateur dans la prise de contact avec les autorités étrangères. Il est souvent difficile pour une entreprise privée d’entrer en contact avec un gouvernement », expliquait vendredi après-midi par téléphone, Robert Biwer, commissaire du gouvernement aux Affaires maritimes qui se trouvait à Bruxelles à l’occasion d’une conférence de presse organisée conjointement par le commissariat aux Affaires maritimes et l’entreprise Jan De Nul Group.
Première attaque sur un pavillon grand-ducal
« Ce qui est pratiquement sûr, c’est que cette attaque n’a pas de lien avec le terrorisme. Elle relèverait manifestement du banditisme avec à la clé, une demande de rançon », a indiqué Robert Biwer. Quant au déroulement des négociations, ni les autorités luxembourgeoises, ni la société maritime victime de l’attaque ne souhaitent en dire davantage. « On ne communique pas là-dessus. L’entreprise Jan De Nul Group ne souhaite pas communiquer à ce sujet pour des raisons de sécurité. Elle a en effet encore d’autres bateaux dans la région », explique Robert Biwer. « C’est la première fois qu’un bateau luxembourgeois est attaqué depuis 1990, date de la création du pavillon », souligne Robert Biwer. « Il faut être préparé à une telle situation et nous le sommes. » L’année dernière, le commissariat aux Affaires maritimes luxembourgeois était déjà venu en aide aux autorités belges alors que celles-ci se trouvaient dans une situation similaire. Un bateau sous pavillon belge avait en effet été attaqué au large de la Somalie et tout son équipage pris en otage. « Et il n’y avait à l’époque pas de véritable gouvernement en Somalie avec lequel nous pouvions collaborer contrairement à ce qui s’est passé cette fois-ci au Cameroun », confie Robert Biwer. Les deux membres d’équipage de l’Amerigo Vespucci libérés jeudi ont été rapatriés vendredi dans leur pays d’origine afin de retrouver leurs proches. L’état-major de crise mobilisé à l’occasion de cette prise d’otages par l’entreprise Jan De Nul Group aura également permis la libération de quatre ressortissants ukrainiens, enlevés le même jour sur un autre navire.