(AFP) - Les otages des gu�rilleros des Farc, notamment la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt et trois Am�ricains, sont soumis � de dures humiliations de la part de leurs ge�liers, r�v�le le sous-officier de police et ex-otage John Frank Pinchao Blanco. Dans son livre "Ma fuite vers la libert�", � para�tre prochainement, le sous-officier de police, �vad� d’un camp de prisonniers de la gu�rilla marxiste en mai 2007 apr�s 8 ans de d�tention, raconte la vie quotidienne des d�tenus, leurs souffrances, et leur errance permanente d’un camp � l’autre.
L’auteur rapporte une �vasion rat�e de Betancourt en compagnie de l’ex-congressiste Luis Eliado Perez qui s’est sold�e par un �chec au bout de 5 jours. "C’est � ce moment qu’ils (les gu�rilleros) ont encha�n� de force pour la premi�re fois Ingrid qui se d�battait", �crit-il.
Puis, les repr�sailles ont commenc� contre l’ancienne candidate des Verts � la pr�sidence colombienne, captur�e en f�vrier 2002 par les Forces arm�es r�volutionnaires de Colombie (Farc).
"Quand Ingrid demandait � aller aux toilettes la nuit, les gardes faisaient les sourds et la faisaient attendre. Ou encore ils �teignaient la lanterne et la conduisaient dans le noir aux toilettes".
Une nuit, se souvient Pinchao, "nous avons �t� tous r�veill�s par un cri de douleur. Ingrid �tait tomb�e sur un morceau de bois en forme de fourche qui lui est entr� dans la cheville, causant une blessure assez profonde".
Sa r�cup�ration a dur� longtemps, poursuit-il, car bien que marchant avec difficult� et lentement, la blessure finissait toujours par s’ouvrir".
Le policier qui �tait dans son groupe de prisonnier en d�cembre 2006, souligne qu’elle se disputait avec des gu�rilleros qui l’observaient pendant qu’elle �tait aux toilettes ou lorsqu’elle se baignait.
Particuli�rement soup�onneux � son �gard compte tenu de ses multiples tentatives rat�es d’�vasion, ils lui interdisaient r�guli�rement de parler avec les autres prisonniers notamment avec les Am�ricains � qui elle s’adressait en anglais.
Ces derniers, trois civils recrut�s comme sous-traitants par la d�partement am�ricain de la D�fense, et dont l’avion s’�tait �cras� dans une r�gion de la jungle colombienne contr�l�e par les Farc, ont �t� enlev�s en f�vrier 2003.
Les Am�ricains nous ont indiqu�, �crit le sous-officier, que leur avion en mauvais �tat �tait tomb� en panne et avait du effectuer un atterrisage d’urgence.
Les gu�rilleros, dit-il, ont confisqu� leurs habits car ils craignaient que ces derniers "soient �quip�s de dispositifs �lectroniques pour les localiser et les ont fait marcher nus dans la jungle".
"Puis ils leur ont donn� des bottes de caoutchouc, mais comme elles �taient trop petites, ils ont coup� le talon ou le bout de la botte les laissant avec les doigts de pieds � l’ext�rieur, provoquant de s�rieuses blessures".
Le sous-officier ne dissimule pas son admiration pour Ingrid Betancourt qui se comportait comme une rebelle avec les gu�rilleros mais �tait aussi � l’�coute de ses compagnons d’infortune.
Infirmi�re avec Luis Eliado Perez, elle a consacr� des jours entiers avec le d�put� malade � tenter de le r�animer puis de le soigner, mais elle passait aussi un temps pr�cieux pour apprendre le fran�ais aux otages ou � leur enseigner la natation.
Ingrid faisait aussi part de ses r�ves lors de ses conversations avec ses co-d�tenus. Elle voulait devenir pr�sidente pour mettre fin � la corruption, accorder une �ducation gratuite aux enfants de Colombie, cr�er une ville comme Brasilia pour les millions de personnes d�plac�es et construire un m�tro � Bogota.
"Ingrid a �t� ma lumi�re, mon chemin, mon guide dans les moments o� j’�tais dans l’obscurit�", conclut le policier Pinchao.