OTAGE NIGER : La famille de Vincent Delory se constitue partie civile
Ils souhaitent « connaître les circonstances exactes » du décès du jeune homme...
La famille de Vincent Delory, l’un des deux otages tués au Niger, a décidé de se constituer partie civile, afin de pouvoir « connaître les circonstances exactes » du décès du jeune homme, a indiqué mardi la famille et son avocat, confirmant une information de Nord Eclair.
« La famille Delory a pris contact avec moi lundi soir afin de se constituer partie civile. Cela devrait être fait dès aujourd’hui (mardi) », a indiqué Me Franck Berton, qui représente la famille Delory dans cette affaire. « Nous voulons ainsi pouvoir avoir accès à l’ensemble des éléments de l’enquête, afin de connaître les circonstances exactes du décès de Vincent car pour l’instant, cela reste ambigu », a expliqué l’avocat. Questions en suspens
« Plusieurs questions restent en suspens : y a-t-il quatre ou cinq balles (tirées sur Vincent) ? A-t-il été tué dans la voiture ou à l’extérieur ? La famille a besoin de savoir », a-t-il ajouté. Jointe au téléphone par l’AFP, Annabelle Delory, la soeur de Vincent, a confirmé que les démarches pour la constitution de partie civile « étaient en cours ». « On a besoin de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Et pour l’instant, ça reste compliqué », a-t-elle déclaré.
Vincent Delory et Antoine De Léocour avaient été enlevés le 7 janvier à Niamey, avant d’être tués lors d’une opération de l’armée nigérienne coordonnée par des militaires français et destinée à les libérer. Selon le procureur de Paris, les premiers résultats d’autopsie ont permis d’accréditer la thèse de l’exécution pour Antoine De Léocour, tué d’une balle « à bout touchant », mais pas Vincent Delory dont le bas du corps présentait des « brûlures extrêmement importantes » et plusieurs impacts de balles.
Le corps de Vincent Delory été retrouvé avec « cinq impacts de balles dans le corps », avait déclaré Alain Juppé le 18 janvier devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. « Les balles, qui ont été identifiées, sont des balles de kalachnikov. Il est probable qu’une rafale de kalachnikov, qui ne sont pas des armes de l’armée française, est responsable de sa mort, encore que le procureur estime que les balles ne sont peut-être pas à l’origine de blessures létales... Il faut donc que l’enquête se poursuive sur ce point », avait-il ajouté.
© 2011 AFP