OTAGE LYBIE : l’ex-otage suisse, Rachid Hamdani, sort de son silence
Rachid Hamdani sort de son silence. Pour la première fois depuis sa libération, l’ancien otage suisse en Libye revient sur ses conditions de détention dans une interview accordée à L’Illustré de cette semaine.
Dans le numéro de l’hebdomadaire à paraître mercredi, Rachid Hamdani raconte son calvaire de 19 mois à Tripoli et son bonheur d’avoir recouvré la liberté. Il exprime aussi son inquiétude pour son compagnon d’infortune, Max Göldi, qui est toujours en prison. Car le laps de temps qui aurait dû séparer son retour en Suisse de celui de Max Göldi n’aurait dû être que de trois à quatre jours, explique le double national suisse et tunisien.
Mais voilà déjà deux mois qu’il n’a plus de nouvelles de son ami. L’ancien otage aimerait bien oublier les épreuves endurées en Libye, mais il ne le pourra vraiment "que quand Max sera libéré".
Stratégie de communication
Au moment de son retour en Suisse le 23 février, l’ancien otage et sa femme, Bruna Hamdani, avaient demandé aux médias de respecter leur intimité, de ne pas les solliciter et d’attendre l’organisation d’un point de presse. Aujourd’hui, le couple choisit finalement de témoigner dans L’Illustré, avec des photos du bonheur familial retrouvé. Le témoignage reste très sobre et prudent. On n’y trouve rien qui pourrait compromettre les chances de libération de Max Göldi, pas d’attaque contre le régime libyen, ni de critiques contre les efforts déployés par les autorités suisses pour dénouer cette affaire.
L’ex-otage raconte tout de même qu’au moment de la visite de Hans-Rudolf Merz, en août dernier, il y a eu beaucoup d’espoir : "ça a été une période agitée, tendue, chaque jour on était dans l’excitation du départ", dit-il, sans donner l’impression d’être aigri. A la question de savoir si les autorités suisses ont cafouillé, il répond : "vous savez, moi non plus, en partant en Libye, je n’ai pas imaginé que l’affaire pouvait prendre une telle ampleur". Rachid Hamdani raconte aussi qu’un de ses fils a pu lui rendre visite à quatre ou cinq reprises en Libye, grâce à son passeport tunisien. Pour l’anecdote, on apprend encore que l’ambassade de Suisse à Tripoli avait acheté une table de ping-pong pour permettre à ses deux hôtes involontaires de se détendre un peu.
RSR /Agnès Schenker /ad