Otages en Afghanistan : le comité de soutien veut savoir
Bientôt un an après l’enlèvement d’Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier en Afghanistan, le comité de soutien aux deux journalistes de France 3 a remis, jeudi matin, à l’Elysée des pétitions regroupant 80 000 signatures réclamant des négociations pour libérer les otages. Une délégation du comité, dont Florence Aubenas est la marraine, a également été reçue par Jean-David Levitte, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, et le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du président.
Mercredi dans un communiqué, le comité avait interpellé les autorités françaises : « Le 29 décembre, cela fera un an que les deux journalistes de France 3 et leurs trois accompagnateurs ont été enlevés lors d’un reportage en Afghanistan. Un an ! À l’occasion de ce douloureux anniversaire, le comité de soutien interpelle solennellement les autorités françaises et pose cette question : Un an déjà, qu’avez-vous fait ? »
L’Elysée « une nouvelle fois extrêmement prudent »
Interrogée à l’Assemblée nationale, mardi dernier, Michèle Alliot-Marie avait évoqué le cas des deux otages français : « Nous espérons que les démarches entreprises, notamment par le gouvernement afghan, permettront leur libération dans de très brefs délais », avait expliqué la ministre des Affaires étrangères. Un optimisme « largement tempéré » par Florence Aubenas à sa sortie de l’Élysée, jeudi. « Ça ne veut pas dire qu’on ne garde pas espoir, mais ça veut dire en tout cas que des échéances brèves, un optimisme de façade, les pétards de Noël... C’est un peu rangé tout ça », a expliqué au micro de France Info la journaliste, elle-même ancien otage en Irak.
Selon Richard Coffin, l’un des porte-paroles du Comité de soutien, les deux représentants de la présidence de la République « se sont montrés une nouvelle fois extrêmement prudents ». « Nous les avons interrogés sur l’interprétation que le gouvernement pouvait faire de la dernière vidéo des otages qui leur était parvenu, mais là aussi la plus grande circonspection est de mise », a-t-il affirmé. Récemment, les autorités françaises ont reçu une vidéo des otages, datées du mois de novembre et qui ont été authentifiées.
Florence Aubenas : « On n’a pas envie de jolies promesses... »
« Au fil des mois on nous égrène des promesses (...) Et à chaque fois les mois passent, les promesses passent et ils (les otages, Ndlr) ne sont toujours pas là. Cette fois-ci, on nous dit : Il y a une vidéo, ils vont bien, tout va bien...Ne vous inquiétez pas. Ce n’est pas ce qu’on a envie d’entendre. On a envie de choses concrètes. On n’a pas envie de jolies promesses et de plan de communication, on a envie de savoir ce qu’il se passe et on n’est pas les seuls parce qu’il y a 80 000 signatures », a poursuivi Florence Aubenas sur France Info.
Le 29 décembre 2009, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier tournaient un documentaire pour le magazine « Pièces à conviction » de France 3 quand ils ont été enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, où est déployé un fort contingent de soldats français.
Plusieurs rassemblements sont prévus le 29 décembre prochain, notamment à Paris, Marseille et Montpellier, pour marquer l’année de détention des deux journalistes enlevés.