C�cilia Sarkozy force l’admiration depuis hier ou au contraire suscite les critiques pour son r�le suppos� dans la lib�ration des infirmi�res bulgares. Il est exag�r� de lui attribuer un r�le dominant dans le d�nouement de cette triste affaire et tout aussi injuste de lui denier toute influence, somme toute et compte tenu du r�sultat final, salutaire. Quant � Nicolas Sarkozy, le pr�sident de la R�publique ne peut pas se contenter d’un « circulez ! Y a rien � voir »... -
Du r�le de l’�pouse du chef de l’�tat et des cons�quences de la lib�ration des otages de Kadhafi
C�cilia Sarkozy force l’admiration depuis hier ou au contraire suscite les critiques pour son r�le suppos� dans la lib�ration des infirmi�res bulgares. De mon point de vue, il est exag�r� de lui attribuer un r�le dominant dans le d�nouement de cette triste affaire et tout aussi injuste de lui denier toute influence, somme toute et compte tenu du r�sultat final, salutaire.
On l’a bien compris depuis leur arriv�e � l’Elys�e, chez les Sarkozy tout est affaire de style. L’�nergie que le pr�sident de la R�publique d�ploie pour imposer son rythme, sa fa�on de faire, les images qu’il produit � destination de la t�l�, sans oublier la r�solution de son �pouse de ne surtout pas ressembler aux premi�res dames de France qui l’ont pr�c�d�es, traduisent un soucis permanent de mettre la forme au m�me niveau que le fond et dieu sait que celle-l�, dans le cas qui nous pr�occupe, rev�t un caract�re important.
« Sauvez les apparences » est une constante chez le fier Kadhafi pour qui a suivi son parcours tant par son temp�rament d’autocrate que par simple calcul politique. Ce matin encore, la plupart des sites d’informations libyens affichent encore des slogans d�non�ant « le crime impardonnable (sic) perp�tr� � l’�gard des enfants contamin�s par le sida » dont le pouvoir a rendu coupables les infirmi�res bulgares dix ans durant avant de les renvoyer, subito, chez elles � Sofia.
Tout guide supr�me qu’il est Kadhafi doit composer avec une opinion publique, plus pr�cis�ment avec une opposition larv�e qui se manifeste dans la ville indocile de Benghazi, th��tre premier du drame des enfants contamin�s par le virus du HIV. Le leader de la r�volution verte (ou ce qu’il en reste) peut d�sormais afficher � l’�gard de son peuple une double satisfaction, sur le fond et sur la forme.
aicha_kadhafiEt l’on revient ici � C�cilia dont les aller-retour � Tripoli n’ont pu que rehausser l’image du jusqu’� tout r�cemment peu fr�quentable Kadhafi. Aussi �logieux pour lui que la premi�re dame de France, personnalit� fort m�diatique, se soit entretenu avec son �pouse Mabrouka et sa fille A�cha, blonde peroxyd�e dont le seul fait d’arme par le pass� est d’avoir fait partie un court moment de l’�quipe d’avocats charg�s de d�fendre Saddam Hussein.
Vue sous cet angle l�, effectivement, Madame Sarkozy a pes� dans les n�gociations. En chimie, on parlerait d’un agent catalyseur. Elle a acc�l�r� par sa seule pr�sence les man�uvres diplomatiques menant � la d�livrance des infirmi�res et du m�decin d’origine palestinienne et ce n’est pas rien. Surtout pour ces femmes et leur compagnon de m�saventure ; un jour de libert� avant le jour dit, p�se autant qu’un si�cle pour un innocent. Et ils le sont tous six.
Pour autant, il serait na�f de croire que tout imbu de sa personne, Kadhafi pouvait se contenter de salamalecs d�coratifs. Sa d�cision de d�livrer ses otages a un co�t politique dont on mesurera l’ampleur sans doute d�s aujourd’hui avec l’arriv�e sur place de Nicolas Sarkozy. Le chef d’�tat libyen a d�j� obtenu des compensations financi�res � la hauteur de ce qu’il avait d�vers� lui-m�me pour d�dommager les victimes de l’attentat de Lockerbie sans parler des autres aspects relatifs aux aides et � l’ouverture promises par l’Union Europ�enne.
Il serait b�te de sa part de s’arr�ter en si bon chemin. D’o� le caract�re irrecevable de l’affirmation hier de Nicolas Sarkozy lorsqu’il tonna, agac�, dans sa tentative de d�fendre sa femme : « on a r�solu un probl�me, point », une sorte de circulez ! y a rien � voir. A ce rythme l�, George Bush a lui aussi r�gl� un souci pour les Irakiens lorsqu’il renversa le dictateur Saddam Hussein.
La politique c’est l’art du mouvement. �a ne s’arr�te pas � des faits aussi grands et admirables soient-ils que la lib�ration des infirmi�res bulgares ou la chute de Saddam. Il y a toujours un apr�s. mercredi 25 juillet 2007