L’ex-otage au Liban Marcel Carton est décédé
Il sera enterré lundi à Nice, où il habitait.
Le 22 mars 1985, alors chef du protocole à l’ambassade de France à Beyrouth, il avait été enlevé par des islamistes du Hezbollah, en compagnie d’un de ses collègues, Marcel Fontaine. Ils furent rejoints en captivité deux mois plus tard par le journaliste Jean-Paul Kauffmann et le sociologue Michel Seurat, qui mourut en détention en mars 1986.
Après une vaste mobilisation de la presse et de l’opinion en faveur des « otages du Liban », Marcel Carton, Marcel Fontaine et Jean-Paul Kauffmann furent finalement libérés le 4 mai 1988, à quatre jours du second tour de la présidentielle, et accueillis à l’aéroport de Villacoublay par le Premier ministre Jacques Chirac et son ministre de l’intérieur Charles Pasqua.
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« Les moindres détails de cet interminable cauchemar de trois ans sont gravés dans ma mémoire. Avec mes compagnons de captivité, nous vivions chaque instant comme des morts en sursis », avait-il confié au Parisien en 2004. « C’était très dur. On était enchaîné et aveuglé en permanence par des bandeaux. Les gardiens nous malmenaient régulièrement. En trois ans, ils ne nous ont autorisés que deux fois à retirer ces bandeaux. Nous avions l’interdiction de nous retourner, afin de ne pas voir nos gardiens qui portaient pourtant des cagoules ».
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Marcel Carton, ancien otage au Liban, est décédé
Marcel Carton, qui fut otage au Liban pendant plus de trois ans, est décédé jeudi à l’âge de 90 ans à Nice, où il vivait depuis sa libération en 1988, a-t-on appris samedi matin.
Il laissera le souvenir d’un homme doux et policé, confronté à l’expérience brutale d’une prise d’otage. Marcel Carton, ancien diplomate au Liban, est décédé jeudi à l’âge de 90 ans à Nice où il vivait depuis sa libération, a-t-on appris samedi.
Ses obsèques auront lieu lundi. Jean-Paul Kauffmann, en captivité avec lui, dresse le portrait d’un "être délicat" plongé dans monde "convulsif et impitoyable". Ancien chef du protocole de l’ambassade de France à Beyrouth, Marcel Carton avait été enlevé le 22 mars 1985 par le Hezbollah, alors qu’il se rendait à son travail en compagnie du diplomate Marcel Fontaine. Les deux hommes avaient été rejoints à la fin du mois deux mois plus tard par le journaliste Jean-Paul Kauffmann et le chercheur Michel Seurat.
Jean-Claude Kauffmann, otage au Liban avec Marcel Carton, évoque un homme "délicat" dans un monde "impitoyable"
Une prise d’otage qui l’avait particulièrement marqué. Marcel Carton était apparu très éprouvé, les traits creusés, dans une vidéo diffusée au cours de sa détention. "Je survis comme un rat malade, exténué, qui a perdu son instinct vital", y déclarait cet homme à la santé fragile. "C’est la fin d’un cauchemar", confiera-t-il à sa libération le 4 mai 1988, après trois ans, un mois et 13 jours de captivité.
Une rétrospective de l’INA retrace son parcours d’otage.
Après sa libération, il s’était installé à Nice. "C’était un homme très optimiste qui regardait toujours vers l’avenir malgré la grande épreuve qu’il avait vécue", se souvient Christian Estrosi, dont il était un proche. Par Alix Hardy