OTAGES SAHEL : Réunion à Matignon sur la menace terroriste
François Fillon a reçu mardi les responsables des partis politiques représentés au Parlement pour faire le point des menaces terroristes pesant selon le gouvernement contre la France, après l’enlèvement récent de cinq de ses ressortissants au Niger.
Les responsables des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat se sont félicités de cette réunion avec le Premier ministre même si aucun n’a fait référence à la "menace terroriste majeure" évoquée récemment par des hauts responsables policiers.
"On nous a dit que depuis 2009, le risque était croissant", a déclaré à la presse la sénatrice communiste Nicole Borvo Cohen-Seat, ajoutant que François Fillon avait fait état de l’existence de "griefs particuliers contre la France" liés au vote récent de la loi interdisant le port du voile islamique intégral. "Il était souhaitable que cette réunion ait lieu pour éviter tout malentendu, toute interprétation qui aurait pu donner lieu à quelques dérives", a dit pour sa part le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault. "Nous demandions la transparence. Des informations nous ont été données. Le Premier ministre s’est engagé à nous réunir à nouveau au fur et à mesure que des risques pourraient menacer la France", a-t-il indiqué.
RISQUES REELS
"Qu’il y ait des risques sur les pays démocratiques comme la France ou comme d’autres pays européens, ce serait irresponsable de le nier. Il y a des risques réels", a-t-il encore dit. La situation des deux journalistes otages en Afghanistan et des cinq Français enlevés le 16 septembre à Arlit, au Niger, a été évoquée au cours de la réunion à laquelle ont participé les responsables du renseignements intérieur (DCRI) comme extérieur (DGSE). Selon Jean-Marc Ayrault et le député vert Yves Cochet, aucun contact n’a encore été noué avec les ravisseurs des otages du Niger, dont l’enlèvement a été revendiqué par l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). "Il est difficile d’en dire plus. Je crois qu’il faut faire preuve dans cette matière de la discrétion nécessaire", a dit le premier.
Dans un communiqué, l’hôtel Matignon indique que le Premier ministre a indiqué à ses interlocuteurs que "dans toutes les actions en cours ou à l’étude, le gouvernement a comme priorités absolues la préservation de la vie de ces otages et l’obtention de leur libération sains et saufs." S’agissant des risques sur le territoire national, "la réunion a permis de faire le point sur la menace, les actions engagées contre certains réseaux et les résultats obtenus", ajoute-t-il, en soulignant que "le plan Vigipirate est toujours en vigueur au niveau rouge".