OTAGES AFGHANISTAN : L’un des journalistes otages enseigne à l’Université de Valenciennes (Source LA VOIX DU NORD)
À l’université de Valenciennes aussi on espère chaque jour de bonnes nouvelles, enfin, d’Hervé Ghesquière, l’un des deux journalistes de France 3 retenus en otage en Afghanistan. Un pro qui depuis 2004 donne des cours au département audiovisuel du Mont-Houy.
En décembre 2009, la section DREAM de l’université, comme développement recherche enseignement audiovisuel et multimédia a dû parer au plus pressé. Et trouver un remplaçant pour une semaine de travail sur le terrain qui devait commencer pour seize de ses élèves, inscrits en licence professionnelle journaliste reporter d’images. Son intervenant habituel, Hervé Ghesquière était requis sur un autre front. Le journaliste de la rédaction nationale de France 3 avait appris par l’Armée que son départ pour l’Afghanistan, où il devait couvrir la guerre, était avancé. La loi du métier. Nous voilà en avril, et ses seize élèves ne l’ont toujours pas rencontré. C’est un collègue de France 3 qui a prévenu le département qu’Hervé avait été pris en otage la-bas. Notre confrère fait partie de l’équipe pédagogique de cette même licence pro depuis six ans déjà, dès son lancement. Chaque année, il venait passer au moins une semaine complète ici, à travailler avec ses élèves sur le terrain, caméra au poing. Pour transmettre son savoir de journaliste TV confirmé. Un caractère, Hervé Ghesquière. Capable durant une soutenance de reprendre une étudiante contente d’avoir « sorti » un sujet difficile pour lequel les images n’avaient pas été simples à recueillir en lui expliquant que le journaliste n’est pas qu’un baroudeur. Qu’il faut aussi savoir prendre du recul, éviter la manipulation. Au département DREAM justement, Hervé Ghesquière est apprécié pour ça. Pour sa volonté de ne pas simplement enseigner une technique, mais aussi un état d’esprit. La responsabilité qu’a chaque porteur de carte de presse... Apprécié aussi pour son investissement dans l’organisation dans l’enseignement, bien au-delà de ses cours. Plus de 110 jours de captivité aujourd’hui. Le département avait pris contact avec le comité de soutien des deux otages bien avant que leurs noms ne soient divulgués. L’inquiétude est toujours de mise. « Nous sommes abattus et désemparés. Pour Hervé, et pour son collègue, bien sûr ». explique Michel Pommeray, directeur d’études. Le plus difficile à vivre, pour nous, c’est l’impuissance. Face à un problème, quand on sait quoi faire, on se met au boulot et ça va mieux. Mais ici. Même parler d’eux, est-ce positif ? Nous nous sommes posés la question ». Une inquiétude et des questions qui ont grandi encore ces jours derniers, au Mont-Houy. T. T.
C’est volontairement que nous avions choisi de ne pas évoquer notre confrère et son travail au Mont Houy, un embargo ayant été décidé sur le plan national pour ne pas nuire aux otages. Le 12 avril, France 3 a pris la décision de publier le nom de ses journalistes. Et rappellera chaque jeudi leur captivité. D’où la parution de cet article ce jour.