OTAGE SAHEL : Attentat devant l’ambassade du Mali - Un suspect arrêté déclare appartenir au groupe d’AQMI ayant enlevé les 5 français
Un homme "de nationalité tunisienne", interpellé à Bamako après avoir fait exploser une bonbonne de gaz devant l’ambassade de France mercredi soir, "s’est revendiqué" devant les policiers de la branche d’Al-Qaïda qui séquestre 5 Français dans le Sahel. Il y aurait deux blessés léger.
Un important dispositif de sécurité est depuis déployé aux abords de l’ambassade. Un homme armé a fait exploser une bonbonne de gaz devant l’ambassade de France à Bamako, mercredi en début de soirée. Le Mali parle de deux Maliens blessés légers. Le Quai d’Orsay ne fait état que d’"un blessé très léger, de nationalité malienne, parmi son personnel". Le scénario restait mercredi soir confus, deux témoins ont vu, selon l’agence Reuters, l’homme lancer un engin explosif par-dessus le mur d’enceinte de l’ambassade puis tirer avec un pistolet contre la porte d’entrée.
Arrêté avant de tirer encore et interrogé, l’homme d’une trentaine d’années "de nationalité tunisienne" (mais qui "venait d’un pays frontalier du Mali, au nord" selon Serge Daniel, correspondant de RFI interrogé sur France Info et LCI), "s’est revendiqué d’Al-Qaïda" devant les policiers, a déclaré à l’AFP une source policière proche de l’enquête. Selon cette source, l’homme viendrait d’un groupe de combattants (katiba) d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le Sahara. A Bamako, le lycée français a annoncé mercredi soir qu’il serait fermé jeudi, selon un avis reçu par des parents d’élèves.
Les 5 otages français toujours aux mains d’Aqmi
Or c’est l’Aqmi qui séquestre actuellement dans le Sahel cinq Français, un Togolais, un Malgache, enlevées en septembre 2010 à Arlit, site minier stratégique du géant du secteur nucléaire français Areva dans le nord Niger. Et c’est au Mali, pense-t-on, dans la zone de Timétrine, au nord du pays, que les otages français enlevés au Niger seraient retenus.
En août 2009, dans la capitale de la Mauritanie voisine, un jeune homme s’était fait exploser près de l’ambassade de France, blessant légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait revendiqué cet attentat suicide, dans lequel le kamikaze mauritanien avait péri. Aqmi avait ensuite de nouveau désigné la France comme cible après une opération franco-mauritanienne le 22 juillet 2010 contre une base de l’organisation au Mali, dont le but était de libérer un otage français, Michel Germaneau, 78 ans. Sept jihadistes avaient été tués pendant cette opération, mais l’otage n’avait pas été libéré et Aqmi avait ensuite annoncé l’avoir tué.