OTAGES SYRIE : DES RASSEMBLEMENTS EN FRANCE POUR LES 3 MOIS DE CAPTIVITE DES JOURNALISTES DIDIER FRANCOIS ET EDOUARD ELIAS (Vu sur TF1)
Cela fait trois mois que les deux journalistes français, Didier François et Edouard Elias, sont retenus en otage en Syrie. Plusieurs rassemblements ont eu lieu vendredi en France pour ne pas les oublier.
Des rassemblements ont été organisés vendredi dans plusieurs villes de France pour réclamer la libération de deux journalistes français, Didier François et Edouard Elias, trois mois jour pour jour après leur enlèvement en Syrie. Banderoles et portraits des deux journalistes ont été affichés vendredi, voire dès jeudi, sur les façades des hôtels de ville de Lille et Bordeaux, des hôtels de région Alsace et Aquitaine, du conseil général de l’Essonne et du siège du Parti socialiste à Paris, qui répondaient à l’appel du comité de soutien aux deux otages et de Reporters sans frontières (RSF).
Des maires de droite et de gauche ont appelé à un rassemblement, comme Alain Juppé (UMP) à Bordeaux et Bertand Delanoë (PS) à Paris. "Nous sommes là pour faire en sorte que cette priorité (la libération des otages) soit vraiment et tout le temps prioritaire", a lancé Serge July, coprésident du comité de soutien, lors du rassemblement organisé dans la capitale et auquel ont participé de nombreux journalistes et représentants politiques, ainsi que Valérie Trierweiler. "Comme journaliste, je pense à mes confrères, et comme Première dame je pense à nos concitoyens. Et puis comme mère, je pense plus à Edouard Elias, qui a l’âge de mes fils. Je voulais juste marquer ma solidarité", a déclaré cette dernière à la presse.
"Nous ne lâcherons pas, nous serons mobilisés, nous continuerons à parler haut et fort pour qu’ils nous entendent, qu’ils résistent et qu’ils nous reviennent", a lancé à la tribune Anne Hidalgo, première adjointe du maire de Paris. "Ce n’est évidemment pas le combat d’Europe 1, ce n’est pas le combat corporatiste de la profession des journalistes, c’est un combat universel pour la liberté en général", a souligné le patron d’Europe 1 Denis Olivennes sur le parvis de l’Hôtel de ville où avait été déployée une affiche clamant "Libérez les otages".
Ils seraient détenu par un groupe rebelle
A Lille, Serge July avait souligné dans la matinée que Didier François, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, un photographe indépendant missionné par la radio, enlevés le 6 juin sur la route d’Alep, "sont détenus par un groupe qui se réclame de la résistance". "Il n’y aucune revendication, en tout cas publique, qui nous soit parvenue. Il n’y a pas une vidéo, comme on a eu dans la plupart des prises d’otages que nous avons eues (...). Mais les autorités françaises ont la certitude qu’ils sont vivants", avait ajouté le cofondateur du journal Libération. Une information confirmée par Florence Aubenas. Sur le plateau du Grand Journal sur Canal Plus, la journaliste, qui fut elle-même otage pendant plusieurs mois en Irak en 2005, a indiqué que Didier François et Edouard Elias étaient détenus plutôt « côté rebelle » que « côté régime ».
Didier François et Edouard Elias "ont été enlevés parce que journalistes", comme 12 autres journalistes professionnels actuellement détenus en Syrie, a rappellé Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, également présent à Lille. Depuis le début du conflit en mars 2011, qui a fait 100.000 morts, "près de 100 acteurs de l’information (...) sont morts parce qu’ils voulaient témoigner, rapporter des informations", a-t-il rappelé. Une pétition en faveur de la libération de Didier François et Edouard Elias a recueilli plus de 6500 signatures, selon leur comité de soutien, qui poursuivra les initiatives "tant que durera leur détention". A Perpignan, des centaines de spectateurs des projections photographiques nocturnes du festival Visa pour l’image, le rendez-vous mondial du photojournalisme, ont observé jeudi soir une minute de silence pour la libération des deux journalistes.