« Lorsqu’on touche à la liberté, sans scrupule et bien nous avons le devoir de nous révolter. »
Plus la peine de présenter Tryo ni le charismatique Guizmo. Pour l’histoire quand même, Tryo a marqué la chanson française, notamment par sa musique acoustique inspirée du reggae et sa palette musicale venant des quatre coins du monde. Après avoir connu un succès national pendant près de dix ans et plus d’un million d’albums vendus, Tryo marque une pause. C’est justement pendant ce repos bien mérité que Guizmo décide de créer le groupe Pause. Vous suivez toujours ? C’est donc à Bobital que le groupe ouvre le bal du festival long de trois jours. Composé de 7 musiciens, la formation propose un mélange de chanson, de rock et de reggae... Avec Pause c’est donc l’occasion de s’arrêter un peu. Entretien avec Guizmo.
ODM : Avec Tryo et aujourd’hui Pause, vous chantez le naturel, les sentiments, la prise de recul par rapport au monde dans lequel on vit... Vous avez déjà joué à Rouen, au Zenith, en février dernier, pour un concert de soutien à Ingrid Betancourt et tous les otages. Que pensez des prises d’ otages qui se multiplient partout dans le monde ?
Guizmo : En fait, tout a commencé quand Renaud Séchan m’a appelé. Je l’ai ressenti honnête et sincère. Ça m’a vraiment touché. C’était la première fois que Renaud m’appelait et sans hésiter on a dit oui avec Tryo. Mais au final, sans Renaud, on serait quand même venu. La cause des otages mérite qu’on en parle. On est peut être tout petit à l’échelle du monde mais on se bouge pour eux et c’est le principal. Renaud a contacté beaucoup de monde, c’est quand même inhabituel de sa part. Il nous a tous motivés en étant naturel et surtout sincère. C’est un incroyable souvenir. Quant aux prises d’otages, aux FARC, les milices d’extrême droite soutenues par Uribe, le trafic d’arme, les déplacés, c’est simplement scandaleux. On doit se bouger et crier pour eux. Je suis un libertaire. Alors lorsqu’on touche à la liberté, sans scrupule et bien nous avons le devoir de nous révolter. L’extrême violence à l’encontre de tous les otages, « ça me fout les boules ». L’utopie fait partie de l’humanité, on en rigole aujourd’hui et pourtant... Je ne suis pas pessimiste comme beaucoup d’autres mais juste un optimiste déçu. Il y tant denlèvements, de privation de liberté, de disparus que c’est un coup de plus aux êtres humains que nous sommes.