OTAGES MAURITANIE : Espagnols enlevés en Mauritanie : prison à vie requise contre quatre accusés
De Hademine OULD SADI (AFP) -
NOUAKCHOTT - Le parquet de Nouakchott a requis mardi la prison à vie avec travaux forcés contre quatre auteurs présumés de l’enlèvement en novembre 2009 de trois Espagnols en Mauritanie, dont deux sont toujours détenus au Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Sur onze accusés originaires du Sahara occidental (région du sud du Maroc), de Mauritanie, du Mali et d’Algérie, seuls six étaient présents au procès qui s’est ouvert mardi matin devant la cour criminelle de Nouakchott : ils ont plaidé non coupable.
L’emprisonnement à perpétuité avec travaux forcés et confiscation de ses biens ont été requis contre le principal accusé, Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit "Omar le Sarhaoui". Il a "directement opéré l’enlèvement des Espagnols" avec deux autres Maliens en fuite, selon l’accusation.
Le parquet a requis la même peine contre un Algérien, un Sahraoui et un Mauritanien de 75 ans : pour ce dernier qui, affirmant avoir été torturé, est apparu très faible devant la cour, le procureur a demandé au juge de tenir compte de circonstances atténuantes liées à son état de santé.
A l’encontre d’une Mauritanienne et d’un Sahraoui placés sous contrôle judiciaire qui s’étaient présentés libres au tribunal, le parquet a respectivement requis trois ans et deux ans de prison ferme pour "avoir apporté soutien et aide à des auteurs d’actes terroristes".
Les auteurs de ces enlèvements étaient "des mercenaires loués par l’un des émirs d’Aqmi", en l’occurrence l’Algérien Mokhtar Belmokhtar alias Belawar, et ils avaient "été payés pour ce service", selon le parquet.
Des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre Belawar et quatre autres accusés qui devaient en principe être jugés par contumace lors de la session ouverte mardi à Nouakchott.
"Omar le Sahraoui", Malien de 52 ans, fait figure de principal accusé dans cette affaire.
"Vous êtes accusé d’atteinte à la vie et à la sécurité de personnes, leur enlèvement et leur séquestration" contre paiement d’une "prime" et "utilisation du territoire mauritanien pour commettre des actes terroristes contre des citoyens d’un pays étranger", lui a indiqué le président de la cour, Kheyi Ould Mohamed, entouré de deux jurés et deux assesseurs.
"Je ne reconnais pas ces accusations", a clamé "le Sahraoui" face au juge qui lui égrenait les principaux chefs d’accusations, principalement l’enlèvement des deux hommes et une femme de l’ONG Barcelona Accio Solidaria, le 29 novembre 2009 sur la route reliant Nouadhibou (nord) et Nouakchott.
Au président de la cour qui lui rappelait qu’il avait "bien reconnu cela devant le procureur et la police", Omar s’est contenté de répondre : "si je l’avais dit, j’aurais sans doute menti".
Début mars, la branche maghrébine d’Al-Qaïda a libéré l’un des otages, Alicia Gamez, 39 ans, après trois mois de captivité. Mais Albert Vilalta, 35 ans, et Roque Pascual, 50 ans sont toujours séquestrés, depuis plus de sept mois, dans le nord du Mali.
Les ravisseurs réclament le versement de rançons de plusieurs millions de dollars et la libération d’islamistes emprisonnés, notamment en Mauritanie.
Aqmi, qui opère dans une zone désertique aux confins du Niger, du Mali, de la Mauritanie et de l’Algérie, retient également depuis avril un Français de 78 ans, Michel Germaneau, menacé d’exécution à partir du 26 juillet si plusieurs membres d’Aqmi ne sont pas libérés.
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