OTAGES DU MONDE : Echange entre les otages isra�liens et des prisonniers libanais et palestiniens : Douloureuses d�cisions
Echange entre les otages isra�liens et des prisonniers libanais et palestiniens : Douloureuses d�cisions Alors qu’un �change entre les otages isra�liens Ehud Goldwasser et Eldad Regev (sans doute morts) et des prisonniers libanais et palestiniens se met en place entre Isra�l et le Hezbollah, la lib�ration du terroriste libanais Samir Kuntar, en particulier, fait couler beaucoup d’encre en Isra�l.
Pour le gouvernement isra�lien, c’est en effet une d�cision difficile qui a �t� prise, non seulement politique et s�curitaire, mais aussi morale. Les consultations et discussions au sein du cabinet ont �t� longues et p�nibles. Il y a la douleur des survivants, la cons�cration dans leur pays d’assassins, le risque d’encourager de nouvelles prises d’otages. Mais ramener ses fils � la maison est aussi le devoir d’Isra�l, et le gouvernement s’est engag� vis-�-vis des familles qui souffrent depuis des ann�es - parfois depuis plus de 30 ans- de la perte d’un proche (voir les 5 Isra�liens disparus). La souffrance s’accro�t par l’inconnu quant au sort des otages - sont-ils vivants ?-, cette absence d’information �tant assimil�e en droit � une forme de torture pour les familles. En 2004, le Premier ministre Ariel Sharon avait d�j� conditionn� une �ventuelle lib�ration de Samir Kuntar � l’obtention d’informations sur Ron Arad Retour sur un acte odieux
Samir Kuntar devait finir le reste de ses jours en prison en Isra�l. Le 22 avril 1979, pour le compte du FLP, Kuntar, le chef de l’op�ration et 3 autres complices sont envoy�s par le FLP d’Abu Abbas (Muhammad Zaydan) pour commettre un attentat en Isra�l. A la faveur de la nuit, ils d�barquent en bateau pneumatique � Nahariya, ville c�ti�re d’Isra�l au Nord de Ha�fa, � une dizaine de kilom�tres du Liban. Ils se mettent � lancer des grenades et � tirer des coups de feu, tuant un policier, Elyahou Shahar. Ils fuient et se r�fugient dans un immeuble, puis p�n�trent au hasard dans l’appartement de la famille Kaiser, qu’ils prennent en otage. Danny, le p�re (28 ans), porte dans ses bras sa fille a�n�e Einat, 4 ans. La m�re, Smadar, demeure cach�e avec Ya�l, 2 ans, la plus jeune. Les terroristes savent qu’il y a d’autres personnes dans l’appartement et les cherchent. Mais l’arriv�e de la police ne leur permet pas de poursuivre leur chasse � l’homme et ils s’en vont avec Danny et Einat sur la plage. L�, Samir Kuntar tue Danny � coups de revolver devant sa fille, et jette son corps dans la mer. Puis il assassine la petite Einat en frappant son cr�ne sur un rocher puis � coups de crosse de fusil (les d�tails de cette histoire sont extraits de l’article « The world should know what he did to my family » de Smadar Haran Kaiser, Washington Post, 18 mai 2003).
Le lendemain, Abu Abbas, le chef du FLP, annon�ait de Beyrouth que l’attaque terroriste de Nahariya �tait une protestation contre la signature du trait� de paix isra�lo-�gyptien � Camp David l’ann�e pr�c�dente. Deux des terroristes furent tu�s par la police sur la plage, les deux autres, Ahmed al-Abrass et Samit Kuntar, furent captur�s et condamn�s � perp�tuit� en Isra�l. Ahmed al-Abrass a �t� par la suite rel�ch� dans le cadre d’un �change de prisonniers en 1985.
Des assassins comme h�ros D�but 2008, Samir Kuntar -mari� durant sa d�tention � une Arabe isra�lienne qui touche, en tant que femme de prisonnier, une pension mensuelle du gouvernement isra�lien- a �crit une lettre � Nasrallah, leader du Hezbollah, dans laquelle il fait le serment de reprendre le chemin l� o� il l’a laiss�. « Mon cher et honor� commandeur et leader, Secr�taire g�n�ral Hassan Nasrallah » �crit-il, « Paix sur nos glorieux shahid qui voyagent � travers l’�ternit� ». Il finit sa lettre en �mettant le serment que sa place est « sur le front de la bataille » qui est impr�gn�e du « sang des plus aim�s parmi les hommes [les shahid] ». « Je poursuivrai la voix, jusqu’� la victoire compl�te. Je vous f�licite, vous et les combattants du jihad, et vous renouvelle ma loyaut� » (lettre reproduite dans le journal palestinien Al-Hayat al-Jadida, 19 f�vrier 2008. source : Palestinian Media Watch).
La douleur des survivants En 2003, alors qu’une �ventuelle lib�ration de Kuntar �tait d�j� dans l’air, Smadar Haran rappelait la cruaut� du personnage : « Je n’oublierai jamais la joie et la haine dans la voix [des terroristes] quand ils nous traquaient. Alors que je me cachais, je me suis souvenue de ma m�re qui me racontait comment elle se cachait des nazis durant la Shoah. "C’est exactement ce qui est arriv� � ma m�re" pensais-je. »
Ehud Barak, alors Premier ministre, �voquait la douleur aigue de Smadar Haran dans un discours prononc� � la Knesset le 10 juillet 2000 sur les accords de Camp David II . Avant lui, Itzhak Rabin, le 18 novembre 1993, �voquait le drame de Smadar dans un discours � Montr�al : il relate dans le d�tail l’acte odieux des terroristes, mais aussi le fait qu’il ait propos� � Smadar de l’accompagner � Washington lors de la signature, ce 13 septembre 1993, de la D�claration de Principes avec Arafat. « Smadar a accept� de venir ». Mais au dernier moment, sa « m�moire l’a submerg�e », et elle a d�cid� de ne pas venir. Rabin poursuit : « elle nous a souhait� bonne chance, a b�ni notre d�cision de poursuivre le chemin de la paix avec les Palestiniens (...). "Je ne peux pas serrer sa main [d’Arafat]" a-t-elle dit, ajoutant "mais vous, Premier ministre, vous �tes mon messager, je vous demande de serrer sa main, de ma part �galement". (...) Notre avion a d�coll� pour Washington. Smadar, de l’a�roport, est all�e directement au cimeti�re, et elle a d�pos� des branches d’olivier sur la tombe de son mari, sur celle de sa fille a�n�e, et sur celle de sa fille cadette* ».
La m�re de Danny Haran se demande aujourd’hui si elle supportera de voir l’assassin de son fils et de sa petite-fille se voir accueilli en h�ros au Liban. Smadar Haran, la veuve de Danny, a d�clar� quant � elle qu’elle ne consid�rait pas Kuntar comme son « prisonnier personnel », et que le gouvernement devait prendre des d�cisions bas�es sur l’int�r�t du plus grand nombre. Cela rappelle les propos du d�put� Yitzhak Levy en 2007 : « je serais d’accord pour une lib�ration de l’assassin de ma fille en �change de la lib�ration de Gilad Shalit » (Yediot Aharonot, 27 juin 2007). Sa fille Ayelet a �t� tu�e dans un attentat � la bombe � J�rusalem en 2000.
* Ya�l, la plus jeune, �tait cach�e avec sa m�re quand Kuntar et ses complices sont entr�s dans l’appartement. Ils ont tir� des coups de feu. Ya�l, 2 ans, a commenc� � hurler, et sa m�re lui a mis la main sur la bouche pour �viter de se faire rep�rer par les terroristes. Par accident, la petite Ya�l est morte �touff�e.
Les 5 Isra�liens disparus Zachary Baumel, Yehuda Katz et Zvi Feldman
Le 11 juin 1982, 5 soldats isra�liens ont disparu dans une bataille avec les forces syriennes et palestiniennes pr�s du village libanais du Sultan Yakoub. Plusieurs ann�es apr�s, 2 des soldats captur�s ont �t� rendus � Isra�l lors d’un �change de prisonniers avec la Syrie et le FPLP-CG d’Ahmed Jibril (Front Populaire de Lib�ration de la Palestine - Commandement G�n�ral). Trois soldats - Zachary Baumel (n� le 17 novembre 1960), Yehuda Katz (n� le 29 d�cembre 1956), et Zvi Feldman (n� le 18 juillet 1959) sont toujours port�s disparus.
Depuis leur disparition, de nombreux rapports contradictoires concernant le lieu de d�tention et l’�tat des otages ont �t� produits. Au fil des ans, les fonctionnaires palestiniens et syriens ont r�guli�rement d�clar� avoir des informations � leur sujet, mais ils ont �t� peu dispos�s � coop�rer pour que les 3 otages retrouvent leurs familles. Ainsi, malgr� des efforts d’Isra�l, le sort de Yehuda Katz et Zvi Feldman, tous deux enfants de survivants de la Shoah, et Zachary Baumel, demeurent inexpliqu�s en d�pit des rapports r�guliers (rapports internationaux, notamment d’Amnesty International en 1988 et mis � jour en 1993) indiquant que certains des soldats otages seraient encore vivants et sous contr�le syrien.
Ron Arad Le 16 octobre 1986, le co-pilote isra�lien Ron Arad de l’Arm�e de l’Air a �t� pris en otage apr�s que son avion de chasse F-4 fant�me fut tomb� au-dessus du Liban. Arad et le pilote se sont �ject�s en parachute de l’avion qu’ils pilotaient, et � ce moment, ils �taient sains et saufs. Un h�licopt�re est venu les chercher. Lors de cette op�ration de sauvetage, le pilote s’est accroch� au patin de l’h�licopt�re en vol, mais Ron Arad n’a pu �tre secouru, l’h�licopt�re �tant pris sous le feu ennemi.
Ron a �t� captif d’Amal, un groupe libanais chiite dirig� par Nabih Berri. En 1987, la famille d’Arad a re�u plusieurs lettres et une photo d’Arad confirmant qu’il �tait vivant et aux mains d’Amal. Ron Arad a �t� d�tenu par le chef de la s�curit� d’Amal d’alors, Mustafa Dirani. D�but 1988, Dirani a rompu avec Amal � cause de diff�rences id�ologiques et a constitu� un nouveau groupe appel� « La r�sistance des croyants ». Arad a �t� captif du groupe de Dirani jusqu’au d�but de 1989, puis il a �t� apparemment remis aux gardiens de la r�volution iraniens en �change d’une grande somme d’argent. De source isra�lienne, on pense que le capitaine Ron Arad est toujours d�tenue en otage par ce groupe.
Ron Arad est n� en Isra�l le 5 mai 1958. Ron et son �pouse Tami ont une fille, Yuval. Avant sa prise en otage, Ron �tait �tudiant en g�nie chimique au Technion - l’institut isra�lien de technologie de Ha�fa-, en deuxi�me ann�e d’�tudes.
Guy Hever Le 17 ao�t 1997, Guy Hever (n� le 30 mai 1977), un soldat dans l’arm�e isra�lienne, a �t� vu pour la derni�re fois � sa base militaire sur le Golan. Il �tait habill� en uniforme et portait son arme, des cl�s et des papiers d’identification militaires internationaux. Le secteur a �t� compl�tement fouill� mais aucune trace n’a �t� trouv�e.