OTAGES SAHEL : Le sort d’une otage du Niger suscite l’inqui�tude (LA CROIX)Selon un �missaire nig�rien en lien avec Al-Qaida au Maghreb islamique, la seule femme parmi les sept otages, soign�e pour un cancer, n�cessiterait des soins
Lorsqu’elle a �t� enlev�e dans la nuit du 15 au 16 septembre avec son mari, ing�nieur chez Areva, et cinq sous-traitants de Vinci au Niger, on savait que Fran�oise Larribe, la seule femme parmi les sept otages, �tait en cours de traitement pour un cancer.
Depuis dimanche 10 octobre, des informations font penser que son �tat est pr�occupant, � en croire un interm�diaire nig�rien en lien avec Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). « Je reviens de chez les ravisseurs dans le d�sert o� j’ai rencontr� deux repr�sentants du groupe qui les d�tient, a-t-il d�clar� � l’Agence France-Presse. L’otage fran�aise est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins. »
�g�e de 62 ans, Fran�oise Larribe avait suivi une chimioth�rapie peu de temps avant son enl�vement. Install�e au Niger depuis cinq ans avec son mari Daniel, apr�s que le couple eut v�cu au Tchad et en Namibie, elle soutenait une ONG locale � Arlit, la ville mini�re o� le couple vivait. « Ils formaient un couple de protestants de la vieille �cole, tr�s ouverts et tr�s proches des gens », a t�moign� le P. Antoine Chenu, cur� d’Arlit. Les Larribe avaient l’habitude de passer l’�t� dans leur maison de Mialet, une petite commune de 550 �mes, pr�s d’Al�s. Un seul des ravisseurs n’avait pas le visage masqu�
Enlev� dans la nuit du 15 au 16 septembre avec trois autres Fran�ais, un Togolais et un Malgache, le couple figurait sur la photo diffus�e quinze jours plus tard, accompagn�e d’un enregistrement audio, en guise de « preuve de vie ». Un seul des ravisseurs, assis � c�t� des otages, n’avait pas le visage masqu�.
Pierre Camatte, ex-otage fran�ais qui avait �t� d�tenu pr�s de trois mois dans le d�sert malien par Aqmi, a affirm� avoir reconnu en lui l’Alg�rien Abdelhamid Abou Zeid, un des chefs les plus radicaux d’Aqmi, �galement ravisseur de Michel Germaneau. �g� de 78 ans, cet autre otage fran�ais avait aussi des probl�mes de sant�. Dans un enregistrement audio, il s’�tait plaint d’�tre � court de m�dicaments pour son c�ur.
Ses ravisseurs avaient affirm� avoir proc�d� � son ex�cution le 25 juillet en repr�sailles � une op�ration militaire men�e conjointement par des soldats fran�ais et mauritaniens en territoire malien. Toutefois, le corps de Michel Germaneau n’ayant pas �t� retrouv�, les causes pr�cises de sa mort restent inconnues. Areva envisage de renvoyer des ing�nieurs au Niger
Depuis la publication de la preuve de vie des sept expatri�s d’Arlit, le gouvernement fran�ais n’a officiellement re�u aucune revendication de la part des ravisseurs. Le Quai d’Orsay s’est refus� lundi 11 octobre � commenter une information de la cha�ne satellitaire arabe Al-Arabiya selon laquelle les ravisseurs auraient exig� que la France revienne sur l’interdiction du niqab (voile islamique int�gral), que le Mali s’engage � ne plus permettre des raids fran�ais et mauritaniens sur son sol contre Aqmi et que plus d’un million d’euros soit vers� pour chacun des otages.
Pr�s d’un mois apr�s l’enl�vement, Areva a annonc� lundi envisager de renvoyer huit � dix ing�nieurs sur ses installations d’Arlit, sur la base de rotations volontaires. Le Niger est un pays strat�gique pour l’entreprise, qui y extrait 27 % de son uranium, dont elle est le premier producteur mondial.
« Les Nig�riens savent parfaitement exploiter les mines, mais l’entretien et la maintenance des engins miniers, qui sont des machines assez complexes, n�cessitent des comp�tences particuli�res », a expliqu� un cadre du groupe. Situ� � quelques dizaines de kilom�tres d’Arlit, le gisement d’Imouraren, appel� � devenir la deuxi�me mine d’uranium au monde, devait entrer en service fin 2013, mais cette �ch�ance pourrait �tre retard�e de quelques mois.
Laurent d’ERSU