SNJ Afghanistan : l’honneur des journalistes
C’est tout � l’honneur des journalistes d’aller exercer leur professionl� o� c’est le plus n�cessaire. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ), premier syndicat de laprofession, tient � saluer toutes les consoeurs et les confr�res qui,parfois, au p�ril de leur vie et de leur libert� tiennent � poursuivreleur mission de t�moignage sans laquelle notre profession risqueraitbien vite de se restreindre � un nombre tr�s limit� de pays et �transmettre des informations qui ne g�neraient personne. Pourquoi au M�xique, en Russie et dans ses pays limitrophes, pourquoien Irak, et en Afghanistan etc. des journalistes s’obstinent �recueillir des informations sinon pour remplir leurs missions au servicedes citoyens ? Le SNJ tient � rappeler que deux de ses confr�res sont toujours retenusen otage en Afghanistan depuis le 30 d�cembre 2009 et tient �stigmatiser celles et ceux qui se sont permis de les discr�diter sansles conna�tre. Ils sont tous deux tr�s exp�riment�s et ont couvert denombreux secteurs de guerre. Le SNJ regrette que la direction de France T�l�visions ne r�agisse paspubliquement aux mises en cause publiques du travail de ces journalistesrelay�es, sans v�rifications, par certains m�dias. Il est �galement inacceptable de parler de co�t quand un fran�ais, quelqu’il soit est en difficult� � l’�tranger. La France s’honore encore deporter un secours sans conditions � tous ses ressortissants. Le SNJ demande � tous les journalistes d’apporter leur soutien aux deuxjournalistes de France 3 comme ils ont su le faire pr�c�demment et des’assurer aupr�s des pouvoirs publics que les efforts pour les lib�rerse poursuivent sans discontinuer.
Paris, ce 15 janvier 2010 Dominique Pradali� Secr�taire g�n�rale SNJ
LE COMMUNIQUE DE REPORTERS SANS FRONTIERES : Des d�clarations choquantes du secr�taire g�n�ral de l’Elys�e au sujet des journalistes fran�ais enlev�s en Afghanistan
Publi� le 17 janvier 2010
Reporters sans fronti�res r�agit vivement aux d�clarations de Claude Gu�ant, secr�taire g�n�ral de l’Elys�e, sur Europe 1, le 17 janvier 2009, concernant les deux journalistes fran�ais enlev�s en Afghanistan le mois dernier.
« Nous sommes choqu�s par les propos tenus, il y a une dizaine de jours par Nicolas Sarkozy, et confirm�s aujourd’hui par Claude Gu�ant, son secr�taire g�n�ral. Dans cette affaire, on a le sentiment que le pouvoir ex�cutif s’�vertue � faire passer les deux journalistes pour des irresponsables. D�signer les journalistes comme des hommes qui prennent des risques inconsid�r�s et qui reviennent cher � l’arm�e et aux contribuables, Monsieur Gu�ant, �rode le soutien dont ils devraient b�n�ficier. Insister sur le co�t des actions engag�es pour retrouver et lib�rer les deux journalistes est ind�cent et irrespectueux pour leurs familles », ont d�clar� Dominique Gerbaud, pr�sident de la section fran�aise de Reporters sans fronti�res, et Jean-Fran�ois Julliard, secr�taire g�n�ral de l’organisation.
D�s demain matin, nous solliciterons un rendez-vous officiel � l’Elys�e pour �voquer cette affaire et rappeler la n�cessit� que les journalistes continuent de se rendre dans les zones de guerre.
Il est bon de rappeler que les deux journalistes �taient sur place pour informer en toute ind�pendance, pour que le monde sache ce qui se passe en Afghanistan. Qu’il sache que l’arm�e fran�aise tente de s�curiser une r�gion pour que l’on puisse y construire des infrastructures utiles � la population. S’il n’y avait pas eu l’enl�vement de nos confr�res, il y a fort � parier que les autorit�s fran�aises auraient salu� ce reportage comme une d�marche positive.
Le m�tier de journaliste ne se r�sume pas � recopier les communiqu�s de presse de l’Arm�e ou de l’Elys�e. A la question de savoir s’ils ont pris des risques, la r�ponse est oui, bien �videmment. Tous les journalistes qui posent le pied en Afghanistan prennent un risque. C’est un pays extr�mement dangereux. Tous les jours, des centaines de journalistes prennent des risques. Comme en ce moment en Ha�ti. Les deux reporters de France 3 menaient un travail d’int�r�t g�n�ral. Exactement comme ceux qui sont au milieu des gravats de Port-au-Prince. »
Claude Gu�ant a reconnu dans l’�mission d’Europe 1 que cet enl�vement avait suscit� la col�re du pr�sident Nicolas Sarkozy qui a d�nonc� � leur propos une "imprudence vraiment coupable", �voquant le fait que "il leur avait �t� tr�s clairement demand� de ne pas s’aventurer ainsi parce qu’il y a des risques". "Ils font courir des risques aussi � beaucoup de nos forces arm�es, qui du reste sont d�tourn�es de leurs missions principales. » a-t-il ajout�. Refusant de r�pondre en d�tail � une question sur la ran�on, il conclut n�anmoins que "cela a �videmment un co�t tout � fait consid�rable, je me souviens que quelques jours seulement apr�s leur disparition on �valuait d�j� ce co�t � un million d’euros".
Deux reporters de France 3, un r�dacteur et son cameraman, et leurs deux accompagnateurs afghans, ont �t� enlev�s le 29 d�cembre 2009. Ils enqu�taient sur la construction d’une route dans la province de Kapisa (au nord-est de Kaboul). Leur chauffeur a �t� lib�r�, mais il serait d�tenu par l’arm�e afghane, soup�onn� d’�tre un complice des ravisseurs.
REACTIONS REPORTERS SANS FRONTIERES - SYNDICATS DE JOURNALISTES La pol�mique enfle sur les journalistes enlev�s
Interrog� sur les reporters de France 3 enlev�s en Afghanistan sur Europe 1, le secr�taire g�n�ral de l’Elys�e Claude Gu�ant a d�nonc� leur "imprudence coupable". Des propos tenus qui ont provoqu� l’indignation des Reporters sans fronti�res et des syndicats de journalistes.
"Proprement inacceptables". C’est ainsi que la d�put�e PS Aur�lie Filippetti a jug� les propos tenus sur Europe 1 par le secr�taire g�n�ral de l’Elys�e, Claude Gu�ant. Ce dernier a assur� que les journalistes enlev�s en Afghanistan le 30 d�cembre �taient "en vie", tout en d�non�ant une "imprudence vraiment coupable" de leur part.
"C’est vrai que Nicolas Sarkozy, � plusieurs reprises, a dit que cette imprudence �tait vraiment coupable, parce qu’ils avaient �t� tr�s clairement mis en garde, il leur avait �t� tr�s clairement demand� de ne pas s’aventurer ainsi parce qu’il y a des risques", a r�pondu Claude Gu�ant, � qui on demandait si le sort des journalistes avait �t� �voqu� en Conseil des ministres par le chef de l’Etat.
Le parti socialiste a regrett� par la voix d’Aur�lie Filippetti que "les plus hautes autorit�s de l’Etat font ainsi preuve d’un v�ritable m�pris pour la libert� de la presse" et "insultent l’ensemble des reporters de guerre". Alors que Claude Gu�ant a d�clar� que le "scoop ne devait pas �tre recherch� � tout prix", la d�put�e socialiste lui a r�pondu que la mission d’informer est "vitale pour la d�mocratie".
Reporters sans fronti�res (RSF) et plusieurs syndicats de journalistes se sont �galement �lev�s dimanche contre les propos du secr�taire g�n�ral de l’Elys�e. "C’est dangereux d’avoir ce genre de propos tenus par les hauts personnages de l’Etat", a ainsi regrett� Jean-Fran�ois Julliard, secr�taire g�n�ral de l’organisation RSF, au micro d’Europe 1. L’organisation a publi� un communiqu� de r�action sur son site internet.
"Comment peut-on, trois semaines apr�s la disparition de nos confr�res, continuer de les accuser d’avoir fait leur m�tier", s’est indign� Jean-Fran�ois T�aldi, secr�taire g�n�ral du SNJ-CGT de France T�l�visions.
"Les journalistes font leur travail, que les politiques fassent le leur", a pour sa part rappel� Dominique Pradali�, secr�taire g�n�rale du SNJ, estimant que "c’�tait tout � l’honneur des journalistes d’aller exercer leur profession l� o� c’est le plus n�cessaire". (Source Europe1) http://info.sfr.fr/france/articles/-polemique-enfle-sur-les-journalistes-enleves,128203/